Accueil Culture «Illuminations d’El Halfaouine»: Des mots, des notes et des performances

«Illuminations d’El Halfaouine»: Des mots, des notes et des performances

Une seconde vie a animé la place d’El Halfaouine, les lumières du palais du théâtre ont donné de l’éclat à une activité nocturne d’un quartier fortement animé. Les nuits de Ramadan ont eu aussi leur part d’art, de musique et de théâtre avec la programmation «Tajaliyat El Halfaouine» Illuminations d’El Halfaouine, un festival qui s’associe à une dynamique particulière d’une vie de quartier et appelle un public plus large à s’y associer.

«Tajaliyat El-Halfaouine» a présenté à son public une sélection de spectacles musicaux, de théâtre, de performance qui a débuté le 6 avril et s’est poursuivi jusqu’au 15 avril 2023.

Le Théâtre National et son directeur général, Moez Mrabet, ont fait le pari de proposer une nouvelle forme artistique au grand public lors de l’ouverture de cette manifestation.  Le rendez-vous était une rencontre autour du mot, du verbe ; «Kalimat» de Marwa Mannai, avec le soutien du Théâtre national de Tunisie et une lecture de textes de maîtres soufis tels que Jalal al-Din al-Rumi, Shams al-Tabrizi, Ibn Arabi, Rabia al-Adawiya et des extraits de Friedrich Nietzsche, Nikos Kazantzakis et Marguerite Duras… Avec une écriture musicale pour accompagnement, et des tableaux de danse, la rencontre avec le public de la place, entre curieux, passagers et habitués, fut un moment intense. Entraîné dans cet élan soufi, dans ce mysticisme subtil, la communion a pu se faire et l’échange était fluide.

La seconde soirée était une soirée exclusivement destinée aux enfants avec 3 spectacles consécutifs, à savoir : «Mjanen» de Hatem Hachicha, une production du Centre des Arts Dramatiques et Scéniques de Sfax, et «Avan» de Chadi Mejri, spectacle produit par le Centre des arts dramatiques et scéniques de Séliana, et «Le médecin du Village» de Lassaad Mahouachi, produit par le Centre National des arts de la marionnette.

Inspiré du patrimoine tunisien, et des sonorités soufies tout en prenant pour base les modes de la musique arabe, le travail de Benjamy souffle un ton moderne avec des sons et des rythmes qui interpellent la mémoire, le spectacle «Sin» de Benjamy a fait vibrer la place et le public présent. Un concert dynamique, énergique, qui appelle à la danse, à la transe dans un moment parfait de communion.  Investir l’espace public, partager musique, chant avec des mélanges et des fusions entre traditionnels et électronique. Deux mondes se rencontrent et l’ambiance était chaude et entraînante.

Avec les concerts en plein air de la place Halfaouine, le théâtre national tunisien s’ouvre sur son environnement, le public des rues avoisinantes s’est senti partie prenante du projet et l’adhésion était évidente. La seconde soirée musicale fut avec «Denya», le nouveau projet de Mohamed Ali Chebil, fruit d’une coopération avec son ami d’enfance, le compositeur Mohamed Ben Salha. De la pop, du soufi, une voix

Quand deux voix s’unissent, c’est l’extase. «Denya» est une création originale et inédite, née d’une rencontre musicale récente entre ces deux artistes polyvalents de formation moderne : Dali Chebil (compositeur, interprète) et Mohamed Ben Salha (compositeur, arrangeur et interprète). Ce duo a embarqué le public de Halfaouine dans un voyage à travers leurs chants et musiques traditionnels. Les paroles de la poète tunisienne Syrine Chekili et les textes concoctés par la compositrice et interprète Raoudha Abdallah et Selim Selmi ont trouvé dans ces compositions un écrin à leur mesure et dans la voix et l’interprétation de Dali Chebil un envol particulier. . Professeurs de chant à la Rachidia, les deux créateurs bien ancrés dans un timbre enraciné dans les traditions ont fait aussi appel à des musiciens reconnus pour un savoir-faire à toute épreuve et parmi eux :

– Mohamed Khachnaoui à la batterie, Ali Ben Khalifa à la basse, Wacim Ghadhab à la guitare, Ala Ben Fguira au clavier, Outail Maouia au violon et Béchir Neffati à la percussion

Pour clôturer ce festival naissant, le choix s’est porté sur «Métamorphose 2» d’Essia Jaibi et Jalila Baccar, avec deux représentations consécutives les 14 et 15 avril. Produit par l’Art Rue et présenté pour la première fois à Dream city, le spectacle «Métamorphose 2» présente un récit de la relation de fille-mère, fille metteuse en scène, mère comédienne. A l’origine de ce travail, un intéret d’Essia Jaïbi pour la thématique de la métamorphose, inspirée, cette fois-ci, de sa mère qu’elle découvre à l’âge de 4 ans en la voyant dans la pièce «Familia» endosser le rôle d’une femme de 80 ans. Effrayée, elle ne comprenait pas comment sa mère peut disparaître subitement et entrer aussitôt dans la peau d’un autre personnage.

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